ANDRÉ HOFER. 107 de la guerre, il quittait le Tyrol pour n'y plus rentrer. C'était un lache abandon ; mais l'inepte général avait donné sa mesure, et les Tyroliens ne pouvaient rien perdre à sa retraite. Combattants improvisés, ils n'entendaient rien à la'tactique d'une armée régulière, et n'avaient aucune confiance dans ce chef inconnu qu'on leur avait imposé. A ces hommes il faìlait un général pris dans leurs rangs, qu'ils eussent vu déjà de près à l'oeuvre, et qui put, par un prestige
la consternation des Tyroliens. Cependant Hofer ne perdait pas courage. Six jours plus tard, à la tète d'une colonne de six à sept mille hommes, il entreprenait de reprendre la capitale et s etablissait au Berg Isel, où, pour donner le change aux ennemis, il faisait dresser sur de grossiers affüts quelques troncs de sapins simulant des canons. Pendant toute la journée du 25, la petite armée des patriotes se battit avec un acharnement incroyable. L'infanterie bavaroise ne réussit pas, après plusieurs assauts
terribles, à déloger les Tyroliens de leurs posi tions ; mais ceux-ci ne pouvaient tenter l'attaque de la ville défendue par une forte artillerie. La nuit venue, ils se retirèrent vers Schoenberg, où Hofer avait établi son quartier général. Ce n'était point assez d'un combat acharné et glorieux, il fallait une victoire complète. Hofer le comprenait, mais ne pouvait risquer de suite une nouvelle attaque. Ses pertes avaient été sensibles, et les munitions s epuisaient. On raconte que déjà il songeait
à se retirer vers le Brenner pour chercher des renforts et attendre l'ennemi, lorsqu'un paysan vint le trouver et lui dit que saint Florian lui était apparu, et ordonnait au général tyrolien de tenter un suprème effort le 29 mai, lui promettant la victoire. Qu'y a-t-il de vrai là ? Etait-ce une illusion ? était-ce une ruse pour donner confiance aux troupes ? Il serait difficile de le dire. Ouoi qu'il en soit, le 28 au soir, Hofer préparait une nouvelle attaque. Il avait autour de lui dix mille hommes
; mais les Bavarois aussi avaient re<ju du renfort. Ramenant ses troupes au Berg Isel et reprenant l'ordre de bataille des jours précé- dents, il les divisa en trois corps. Speckbacher commandait l'aile droite postée dans la direction de Hall sur la rive droite de la Sili ; Haspinger était à la téte de l'aile gauche en avant de Natters, et Hofer, au Berg Isel, commandait le centre et dirigeait l'action. Le 29 au matin, le Sandwirth (1) harangua ses soldats. Le Capucin 1. Le Sandivirth ou l'aubergiste