Histoire et description de la Suisse et du Tyrol.- (¬L'¬univers, ou histoire et description de tous les peuples, de leurs religions, moeurs, coutumes, etc. ; [1],3)
i ; on les pilla, on dispersa les meubles , on consomma • les comestibles. Dès que Baron le sut, il craignit le sort de Châtillon, il s’enfuit à Berne, qui lui objecta sa dé sobéissance passée, et il n’obtint de Fribourg qu’une simple médiation, à condition de déposer le gouvernement du Valais. Guichard de Baron n’é tait point un méchant homme; mais il avait montré trop de dédain pour : la grossièreté valaisanne, trop de pré dilection pour les mœurs de Savoie ; il avait par son influence fait établir
à Sion des statuts fort sages sur la pro preté , la salubrité publique et sur la police des marchés. Vainement il es pérait que sa renonciation aux affaires apaiserait ses ennemis. On craignait 1 à temps et la puissance de ses châteaux. Le peuple se précipita sur celui qui domine Sierra et le déman tela, puis on passa la Dala, et l’on attaqua une tour de Baron et un châ teau de 1 eveque à Louèche; tout fut pris, pille, dévasté, démoli. De là . on se porta sur Beauregard, à l’en droit où la vallée
s’enfonce dans les Alpes d’Aoste. Baron, qui avait sup porté patiemment les premiers désas tres, recourut de nouveau à Berne; mais cette cité, uniquement occupée de l’Argovie et de Frédéric, ne put l’écouter. Il fallut alors se jeter dans les bras de la Savoie, qui s’empressa d’envoyer Amédée de Ghallant pour occuper le fort de Majorie, le château de Tourbillon et Gerstenberg dans le pays de la Sane. Le sire de Baron réu- p nit tout ce qu’il put se procurer de ■ vivres, appela à lui ses plus vaillants
pour la possession du Chablais; sans tenir compte de Baron, elle se liata de traiter en remettant les châ- teaux, non à l’évêque, mais au chapitre ; aussitôt les Volaisans les prirent et les détruisirent. Guichard de Baron ne se laissa point abattre par l’infor tune : il vint à Berne et harangua le conseil, lui rappela de quelle hau teur U était tombé, parla des vicissi tudes de la fortune qui pouvaient at teindre aussi leur cité, et vanta la générosité qui convenait à cette ré publique; enfin
, il représenta que de toute sa grandeur passée il ne lui res tait rien, et que la seule chose qui le pût délivrer, c’est qu’il était citoyen de Berne. Ce discours émut toute Ras semblée; on ne put lui résister Cependant le dizain de Couches, dans le haut Valais, aux sources du Rhône, s’éleva contre les projets de Baron. Ce pays est habité par des pâ tres, la contrée est-âpre et sauvage, ' elle se couvre de rocs éboulés, et ne se pare que de gazons alpestres aux teintes grisâtres et cendrées. Un vif amour