. Réparé et élargi partout, l'ancien Kuntersweg est resté, sur une grande partie de son parcours, cette méme grande route que nous verrons à nos cótés, longeant la voie ferrée et la rivière. Le chemin de fer du Brenner est la première en date de toutes les voies ferrées construites à travers le grand massif des Alpes. Il n'offre pas sans doute la hardiesse grandiose et les étonnants travaux d'art de cette rampe épique du Gothard que tous les touristes connaissent aujour d'hui. Mais, en 1863, à 1 epoque
où fut commencée la ligne du Brenner, cette entreprise était regardée comme une hardiesse folle et à peu près irréalisable. Maintenant méme quelle a été beaucoup dépassée, cette voie ne laisse pas d'offrir par son exécution, et surtout par la variété et la beauté des paysages à travers lesquels elle se déroule, un des plus inté- ressants trajets qu'il soit possible de faire. De Bozen à Innsbruck la ligne a une longueur totale de 126 kilomètres. Commen9ant à Bozen à une altitude de 260 mètres, elle
atteint son point culminant, à ciel ouvert, au sommet du col, à 1362 mètres. C'est le plus haut point auquel aucun chemin de fer en Europe soit parvenu jusqu'ici. En effet la ligne du Mont-Cenis arrive, sous terre , à son élévation maxi mum à 1340 mètres ; celle du Saint-Gothard, à 1154 mètres, et celle de l'Arlberg, la plus récente, à 1310 mètres. Les rampes d'accès, auxappro- ches du col du Brenner, sont très raides. La section la plus rapide de tout le parcours est sur le versant sud, entre
Gossensass et Schelleberg, où la pente est de 24 p. 1000. Cependant en général la montée est beaucoup plus douce du coté de Bozen. En effet de cette dernière ville au sommet du col la voie ferrée s'élève d'une hauteur de 1103 mètres sur un parcours de 89 kilomètres, avec une pente moyenne de 12 p. 1000, tandis que du Brenner à Innsbruck elle descend de 780 mètres sur un parcours de 37 kilomètres seulement, ce qui donne une pente moyenne de 21 mètres par kilomètre. Au sortir de Bozen notre train s'engage