CHAPITRE VI 271 « plaira; quant à ma femme, à mon fila et à ce jeune « homme (il me désignait), je vous prie en gràce de « les épargner, car ils sont innocents. » « Pour toute réponse, l’ofticier donna l’ordre de lier Hofer et sa femme, ce qui fut fait assez brutale“ ment; puis le détachement frangais, qui, par paren- t-hèse, était compose de soldats italiens, .partit avec les prisonniers. « Sur toute la route jusqu’à Méran, les gens, à la vue du.triste cortège, se sauvaient chez eux en pleu
- rant. A Botzen, mème demi général. A Trente, au contraire, les habitants laissèrent éelater bruyam- ment leur joie, et mème nous insultèrent au pas- sage. « Hofer seni avait des bottes. Tous les autres cap- tifs étaient pieds nus, et Dieu sait si cette marche forcée sur la giace et sur les cailloux nous avait mis dans un état déplorable. Nos plantes et nos orteils n’étaient plus qu’une plaie sanglante et à vif. Les grosses cordes avec lesquelles on nous avait attachés nous causaient en outre
de grandes douleurs, Hofer particulièrement avait du ètre sanglé cl’une atroce faqon, car, lorsqu’on lui òta ses liens, il resta un quart d’heure sans pouvoir remuer les mains. En voyant de quelle manière barbare et brutale on nous avait traités, le général Baraguey-d’Hilliers mani festa sa colère en frappant du pied, et dès ce mo ment on nous témoigna plus d’égards. J’oubliais de dire qu’avant notre arrivée à Botzen, Hofer avait été séparé de sa femme et de son fils. Les adieux,