Histoire et description de la Suisse et du Tyrol.- (¬L'¬univers, ou histoire et description de tous les peuples, de leurs religions, moeurs, coutumes, etc. ; [1],3)
436 L’UNIVERS» captif; mais, chemin faisant, on aper çut son cadavre sanglant et mutile, et on le rapporta avec de grandes dé monstrations de douleur. L’orgueil et les excès du chevalier grandissaient toujours; il avait accueilli un Italien appelé Jacomel qui se vantait d’avoir inventé une nouvelle manière de tuer, et qui accompagnait partout son hôte. Cependant les habitants de Bolzano en treprirent un blocus, dans la vue d’affa mer le château; mais le seigneur, pour leur prouver qu’il
ne manquait de rien, fit jeter du haut des remparts un porc gras, aux grands éclats de rire de ses soldats. Le château du porc a été cons truit dans la haute antiquité de la Rhétie; il a appartenu aux seigneurs d’Eppan, puis aux évoques de Bolzano, aux Greifenstein, enfin aux Starken- bour'g. Guillaume, délivré de ses en nemis , fit incendier Meran et Bolzano ; après quoi ,1e duc Frédéric d’Autriche lui.fit subir un siège de deux ans. Il s’évada pendant une nuit nébuleuse, et ses soldats se rendirent
. Plus d’une fois, il essaya d’empoisonner Frédéric, mais ce fut en vain. Il lui intenta en suite un procès à Vienne et le gagna. Le duc d’Autriche n’en tint compte, et depuis lors Greifenstein resta entre les mains des souverains du Tyrol. De Bolzano, on va visiter Grœden/ en passant par Steg, le long de l’Ei- sacn, et de là on gravit la chaîne cen trale où l’on découvre comme un monde nouveau : ce sont de vastes plaines en trecoupées de collines, peuplées de nombreux villages, parcourues par d’im
à un autre. Plus on s’élève, plus à l’opposite, sur l’autre chaîne, se découvrent de beautés : là sont le Ritten et ses beaux pâturages, là les jardins de plaisance des habitants de Bolzano, là les forêts de la Mendola et les montagnes du val di Non, le Tobai à la cime crochue, les roches .du Vintzgau et les glaciers de l’Orteles; enfin le pittoresque Scblern, qui pèse sur la chaîne que l’on gravit, élevant au-dessus des arbres de la forêt sa double crête. Le bain de ltatzes est situé si haut, que l’on