¬A¬ travers les Alpes autrichiennes.- (Bibliothèque illustrée)
. Il fut condamné à mort et fusillé le 19 février, la veille du jour de l'exécution d'André Ilofer. A quelques kilometres de Bruneck, vers Pouest, un peu au delà de la petite bourgade de Sankt-Lorenzen, on voit à droite, sur un rocher, au bord de la Rienz, une grande construction délabrée, qui ne sert plus aujourd'hui que d'abri à quelques families pauvres : c'est Sonnenburg, jadis l'un des plus riches et des plus célèbres couvents du Tyrol. Autre fois, les Romains avaient élevé là un fort; plus tard
, les comtes de Göritz y eurent une résidence féodale qui fut, dans le courant du xi c siècle, convertie en un monastère. Voici comment : Un peu avant l'an mil, un comte Ottwin, qui possédait, avec le cha teau de Sonnenburg, de vastes domaines dans le Pusterthal, voulut faire an pèlerinage en terre sainte. Après quatre ans d'absence, il revint, ramenant avec lui un moine orientai, piàtre, faiseur et beau diseur, comme ils le sont à peu près tous, parait-il, dans ce pays. On l'appelait le moine bleu
, parce qu'il ne paraissait jamais en public que vétu d'une robe bleue. En dépit de ses allures dévotes, le moine bleu était un fìeffé hérétique, qui avait su séduire et entortiller par ses mensonges le comte Ottwin. Tous les bons chrétiens du voisinage, seigneurs, clercs et lais, gémissaient de cet aveuglement du chàtelain de Sonnenburg, que l'on savait d'ailleurs pieux et droit. Un de ses vassaux, le sire de Grappen stein, accusa le moine d'hérésie; il paya eher son audace. Accusé et con- vaincu lui
