Histoire et description de la Suisse et du Tyrol.- (¬L'¬univers, ou histoire et description de tous les peuples, de leurs religions, moeurs, coutumes, etc. ; [1],3)
, Hofer, ému des lar mes d’un plaideur qui avait perdu son procès, cassa le jugement; mais ce fut bien autre chose quand «accourut la partie adverse; de nouvelles larmes amenèrent une nouvelle décision : la •sentence du juge fut confirmée. Il portait à sa bretelle une image de la Vierge en guise d’amulette, et priait souvent avec une véritable ferveur. La seconde insurrection lui fut en quelque sorte imposée; il prit le com mandement, reparut dans Inspruck et en fut bientôt repoussé. Pendant longtemps
le val de Passeyer, s’est seul rendu coupable de cette in dignité. Ilofer, arrêté avec sa femme et un jeune enfant, fut conduit à Mantoue par des soldats italiens. Rejoint par sa famille dans la solitude, il avaitrenvoyé ses quatre filles à Saint-Martin, dans la vallée. II se conduisit avec une rare fermeté : Priez, disait-il à son secré taire et à sa femme, priez, souffrez avec patience, c'est le moyen que Dieu vous remette vos péchés. A Bolzano, on sépara Hofer de sa femme et de son fils; son
secrétaire seul fut emmené dvéc lui et plongé dans un même câ- 29 e Livraison . (Tyrol.) cbôt. Lé captif fionSérvaît toute M ri* situation, et surtout sa dévotion a lâ Vierge, Il inspirait beaucoup d’intérêt aux habitants de Mantoue* et l’on dit que ,'a ville offrit cinq mille ëcus pOtlr racheter sa vie; Dans un mémoire de son secrétaire* on lit que lé com mandant lui promit sa grâce s’il con sentait à entrer au service de France, et que Hofer s’y refusa. Le conseil de guerre tint sa séance dans
la prison même, et le secrétaire fut traîné dans un autre cachot. Le 20 février, au point du jour, des prêtres entrèrent dans ces réduits ; ils passèrent de Celui de Hofer à celui de Dœrininger* apportant à celui- ci de l’argent et un billet par lequel le condamné annonçaitqu’ilallaitmourir. A onze heures du matin, son malheu reux ami entendit la détonation, et le jour suivant la grâce parvint au com mandant... tardive clémence, dont l’ar rivée plus prompte eût sauvé d’une tache sanglante un règne qui
n’aurait pas du punir l’héroïsme. Heureux celui au nom duquel s’accomplissait cet at tentat, si, quelques années plus tard, il eût trouvé beaucoup de Hofer parmi les citoyens dont il avait fait ses sujets * s’il n’eût éteint dans la plus vaillante nation de l'univers jusqu’à la volonté de défendre une patrie qui n’apparte nait plus qu’à lui seul. Hofer ne perdit pas un seul instant sa fermeté : quel ques heures avant sa mort, il écrivit à JVI. de Puhler, à Neumarkt, une lettre que l'on conserve encore